L’entrée à l’Université est une étape clé dans la vie d’un étudiant, marquant non seulement le début de l’enseignement supérieur, mais aussi de son émancipation. L’Université se veut accessible et gratuite pour tous, indépendamment du milieu socio-économique. Pourtant, de nombreux étudiants, notamment en santé, souffrent d’inégalités persistantes. C’est pour souligner ces vecteurs d’inégalités et apporter des propositions concrètes que les cinq fédérations représentatives des étudiants en maïeutique, médecine, odontologie, pharmacie et kinésithérapie (MMOPK) se sont réunies afin de produire et publier un indicateur commun du coût de la rentrée.
Depuis 1961, l’Union Nationale des Étudiants en Chirurgie Dentaire (UNECD) accompagne les étudiants en chirurgie dentaire durant leurs études, soit aujourd’hui plus de 7500 étudiants, en ayant principalement pour mission de les rassembler et les représenter sur le territoire national, afin de défendre leurs droits et intérêts moraux, professionnels et matériels.
Ce dossier de presse a été rédigé en concertation avec les 21 associations locales d’étudiants en odontologie de France, dans le but de mettre en évidence les frais de matériel déboursés par les étudiants au niveau national lors de leur entrée à l’université et tout au long de leur cursus. Nous souhaitons travailler avec chaque UFR, mais également avec les autres parties prenantes (universités, ministères, …) à partir des différentes pistes de réflexions que nous proposons dans l’objectif de réduire au maximum les frais pour les étudiants.
En 2020, la Réforme d’Entrée dans les Études de Santé a révolutionné les modalités d’accès aux formations de santé. Les objectifs de cette réforme étaient louables et nécessaires : amélioration de la réussite étudiante, réduction des risques psychosociaux, diversification des profils étudiants ou encore facilitation de l’implantation territoriale des parcours permettant l’accès aux études de santé. Le modèle de « licence santé » proposé par la suite a pour but d’initier les réflexions quant à l’évolution du modèle actuel. Son nom, volontairement simple, n’est ainsi qu’indicatif et vise uniquement à nous détacher du modèle en place depuis 2020. Il est nécessaire de prendre le temps de construire un avenir solide et durable pour l’entrée dans les études de santé, répondant aux besoins du système de santé.
En 2022, le handicap était le premier motif de discrimination en France pour la sixième année consécutive d’après le rapport d’activité annuel du Défenseur des Droits.Nous avons souhaité mener notre propre enquête auprès des étudiantes et étudiants en situation de handicap (ESH) de nos filières. Cette enquête, uniforme pour tous et toutes, quel que soit leurdomaine d’étude, a révélé les défis qu’ils et elles rencontrent tout au long de leur parcours académique. Ces résultats ont servi de base pour la rédaction de notre contribution.
L’entrée à l’Université se veut être une période d’émancipation et d’égal accès au savoir pour tous et toutes. Aucun frein socio-économique ne doit empêcher quiconque d’accéder aux connaissances qu’elle est censée offrir. Si ce principe est largement remis en question dans l’enseignement supérieur, il est exacerbé dans les études de santé. C’est pour souligner ces vecteurs d’inégalités et apporter des propositions concrètes que les cinq fédérations représentatives des étudiants et étudiantes en médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie (MMOPK) s’unissent de manière inédite pour publier un indicateur du coût de la rentrée commun. Une exigeante sélection marque l’entrée dans les études de santé : les examens classants du PASS et des L.AS. Cet enjeu majeur fait de cette première année d’études la cible d’organismes à but lucratif qui en profitent pour s’enrichir sur les craintes des étudiants et étudiantes. S’ajoutent à cela un coût de la vie qui ne cesse d’augmenter et un rythme de travail soutenu rendant impossible l’accès à un emploi étudiant. Les fédérations MMOPK apportent ici des propositions concrètes, pas uniquement financières, qui supposent l’implication de tous les acteurs de notre formation et de notre environnement de formation : universités, facultés, corps professoral, CROUS, rectorats, collectivités locales, ministères…
L’indicateur du coût de la rentrée, travaillé conjointement avec la Fédération des
Associations Générales Etudiantes (FAGE) depuis 2011, est une référence pour évaluer
annuellement le poids financier qui pèse sur les étudiants. L’UNECD, quant à elle, travaille
la question du coût des études et des répercussions de celui-ci sur le quotidien de
l’étudiant depuis sa création. Force est de constater que faire des études est onéreux.
Bien que de nombreuses aides existent, ces frais peuvent mettre en situation délicate
certains étudiants et leurs familles. Il est de notre devoir d’alerter sur ces constats et de
proposer des solutions, afin de nous rapprocher d’une notion chère à notre système social
: rendre accessible les études supérieures quel que soit l’origine socio-économique de
l’étudiant.
La formation des futurs chirurgiens-dentistes est au cœur des thématiques traitées
par l’UNECD, mais celle-ci ne saurait être efficace sans l’épanouissement des
apprenants. Notre association travaille depuis bien longtemps sur l’amélioration de
la qualité de vie et du bien-être des étudiants. Afin d’être force de proposition, il
s’avère nécessaire d’obtenir une analyse objective du ressenti quotidien de ces
derniers. En ce sens, l’UNECD a réalisé une enquête sur le bien-être des étudiants en chirurgie
dentaire en 2015, puis l’a réitérée en 2018, avec, sur ces deux éditions, des résultats
préoccupants. La précédente enquête, avait rassemblé 3146 réponses et permit de
soulever de nombreuses problématiques au sein des 16 facultés que comptait le
territoire à ce moment-là. Dans un objectif de continuité et de comparaison, notre
structure a donc décidé, en 2021, de réaliser un nouvel état des lieux. Cela dans un
contexte où la lettre de mission du Centre National d’Appui (organisme créé pour
étudier et combattre le mal-être chez les étudiants en santé) prend fin. Cet état des
lieux permet au passage de mesurer les effets inhérents à la mise en place de
dispositifs d’écoute et d’accompagnement locaux. Malheureusement, la pandémie de la Covid-19 a amplement bousculé le déroulement
classique des études mais également notre quotidien à tous, provoquant de surcroît
une souffrance mentale généralisée et constatée à de multiples reprises. Le
sentiment de mal-être chez les étudiants est de plus en plus évoqué, et des
évaluations de ce type sont davantage réalisées. Cette enquête nous permet de poser des constats, de libérer la parole et d’ouvrir le
dialogue auprès des doyens, des chefs de service et des représentants ministériels.
On ne peut parler de la réussite dans les études sans parler du bien-être et nous nous
efforcerons de faire en sorte que la parole transmise par les étudiants dans cette
enquête puisse compter et ce, pour chacun d’entre eux ! Il est urgent de prendre des
mesures pour endiguer ce mal-être croissant et permettre à l’étudiant de se
recentrer sur son principal objectif : l’apprentissage, sans que celui-ci se fasse dans
la souffrance, notamment psychique. “Enquête Bien-Être, le point sur nos études” voici l’intitulé de cette évaluation,
nous livrons à travers ce document, notre analyse et nos propositions. Bonne
lecture !
Depuis 1961, l’UNECD (Union Nationale des Etudiants en Chirurgie-Dentaire) accompagne tous les étudiants en chirurgie-dentaire dans leurs études. Nous avons notamment pour mission de rassembler et de représenter les étudiants sur le territoire national, afin de défendre leurs droits et intérêts matériels, moraux et professionnels. Le fonctionnement de l’UNECD est basé sur la voix des étudiants de toutes les facultés, qui débattent des différents sujets et expriment leurs opinions par le biais de leurs associations locales représentatives. Les responsables de ces associations, administrateurs de l’UNECD, font remonter les opinions locales afin de dégager une ligne de conduite nationale sur les différents sujets. Cette ligne de conduite sera alors défendue par le bureau de l’UNECD et l’ensemble du réseau auprès des différentes instances. Le principe d’indépendance politique, syndicale et confessionnelle est essentiel au sein de l’UNECD, permettant de représenter au mieux les 8 500 étudiants en chirurgie dentaire de France. Cette contribution rédigée par l’UNECD émane d’une réflexion commune sur la thématique de la prescription d’antibiotiques au sens large. Une maîtrise de leurs actions, posologies et interactions est indispensable pour prévenir l’effet de l’antibiorésistance qui devient un véritable enjeu de santé publique. L’ensemble des étudiants en odontologie, futurs professionnels de santé et prescripteurs, souhaite prendre part aux nombreux débats qui tournent autour de cette problématique. Vous trouverez, au fil de cette contribution, les constats actuels, ainsi que les propositions imaginées par l’UNECD et son réseau, pour permettre à l’ensemble des acteurs, patients, étudiants, praticiens, d’être sensibilisé et contrer le phénomène de l’antibiorésistance qui menace la santé de la population.
Le projet de l’UNECD « Gardez le Sourire » est une mission de prévention bucco-dentaire initiée en 2015, à destination des étudiants des différents campus universitaires de France. Des étudiants bénévoles en chirurgie dentaire vont à la rencontre de leurs pairs, afin de dispenser des conseils d’hygiène bucco-dentaire et prodiguer quelques réflexes simples et rapides à mettre en œuvre. L’action se déroule au mois de mars, autour du 20 comme pour faire un clin d’œil à la “journée mondiale de la prévention bucco-dentaire”. Depuis maintenant 5 ans, ce sont plus de 25 000 étudiants qui ont pu participer à ce projet de prévention. Les objectifs sont nombreux : récolter des données épidémiologiques, rendre chaque jeune acteur de sa bonne santé orale et montrer à tous que les étudiants en odontologie d’aujourd’hui mettent un point d’honneur à promouvoir le versant préventif de leur futur métier. Le contexte sanitaire a contraint l’UNECD et son réseau d’étudiants à s’adapter à la situation. L’innovation a été au centre de cette édition : les restrictions sanitaires imposées par les facultés n’ont pas permis une mise en place traditionnelle du projet. Avec la volonté de profiter de la motivation des néo-étudiants et de l’engouement de la rentrée scolaire, Gardez le Sourire 2020 s’est donc déroulé entre le 1er septembre et le 15 octobre grâce au travail d’adaptation remarquable des associations d’étudiants en chirurgie dentaire. Malgré le contexte particulier qui nous a été imposé, c’est près de 1 900 étudiants qui ont pu être sondés partout sur le territoire. Le Docteur Salomé Fimbel, ancienne étudiante de la faculté de chirurgie dentaire de Strasbourg, a soutenu sa thèse ayant comme sujet, l’étude des résultats statistiques de “Gardez le Sourire”. Nous vous proposons, dans ce document, des observations sur certains résultats de notre enquête de 2020, mises en relation avec le travail du Dr Fimbel Fimbel S. Gardez le sourire : évaluation d’un projet de prévention à visée étudiante [Thèse de doctorat en chirurgie dentaire] Université de Strasbourg, 2020
L’indicateur du coût de la rentrée est un outil fiable qui permet d’analyser d’année en année le coût financier de la rentrée pour les étudiants. Il sera pour cette année de 3 408,49 euros pour un étudiant en chirurgie dentaire entrant en deuxième année, en augmentation régulière depuis de nombreuses années. Plus d’un étudiant en santé sur 4 est boursier à l’université : ils se révèlent une population fragile et sur-exposée à la précarité étudiante. Les facultés d’odontologie n’arrivent plus, faute de financements suffisants, à fournir le matériel nécessaire au bon déroulement des travaux pratiques. Ce sont même les négociations de relations partenariales avec les industriels qui parfois définissent le programme des travaux pratiques, faute de pouvoir se procurer le matériel nécessaire. Les facultés s’appuient aujourd’hui sur les associations étudiantes locales pour faire peser le poids financier du désengagement de l’état sur les étudiants en odontologie. Avec le système actuel de “frais pédagogiques” obligatoires pour les étudiants en chirurgie dentaire, ce sont les principes mêmes de l’Université qui sont remis en cause. Nous souhaitons radicalement changer ce système. Tordons le cou de suite aux idées reçues : un étudiant reste étudiant qu’importe son futur métier et sa future rémunération, et les études de chirurgie dentaire ne sont pas gratuites car sur les 60 000 euros que représentent 6 ans d’étude à l’université, l’étudiant financera de son côté 70 000 euros supplémentaires, en loyers, assurances, matériel, et frais courants durant son cursus.
La dépendance, la perte d’autonomie ou encore l’attractivité des métiers du Grand ge sont autant de thématiques qui méritent réflexions et concertations. En mars et octobre 2019, Dominique Libault et Myriam El Khomri ont rendu leurs rapports présentant plusieurs propositions afin de répondre au défi du vieillissement de la population, et de l’importance d’agir rapidement. Plus d’un an après la publication de ces rapports, malgré l’impact majeur qu’a eu la crise sanitaire et maintenant sociale du coronavirus sur les personnes âgées, il est malheureux que les réflexions autour du grand âge ne se soient toujours pas concrétisées en actes. Forts de ces constats, nous avons réfléchi ensemble à ces sujets avec l’objectif de combler le manque actuel de propositions et de faire évoluer les professions que nous exercerons. Après plusieurs mois de concertations, notre groupe de travail a convergé vers un consensus composé de 33 propositions. Celles-ci sont pour la majorité d’entre elles des initiatives pouvant être généralisables à de très nombreuses professions et études de santé, dans l’objectif d’une évolution commune de nos métiers. Cette contribution pluridisciplinaire présente un ensemble de propositions s’intéressant particulièrement à la formation des professionnels de santé mais mettant également l’accent sur la prévention du patient âgé. D’autre part, nous avons souligné l’évolution que nous souhaitons pour l’exercice de nos métiers, avec une insistance particulière pour l’accélération des coopérations interprofessionnelles. Ensemble, nous avons la volonté de repenser le système de santé pour qu’il prenne en charge de manière plus optimale la dépendance, par une approche décloisonnée du parcours de soin. Une conviction que la crise sanitaire n’a fait que renforcer. Ensemble, nous souhaitons voir évoluer la prise en charge des personnes âgées et dépendantes, par un véritable accompagnement sécurisé et coordonné.
En octobre 2019, l’UNECD a lancé l’enquête “Votre installation, parlons-en !”, abordant les questions démographiques et d’installation des futurs praticiens. Avec plus d’un étudiant sur trois ayant répondu au questionnaire, soit 2 359 réponses, les futurs chirurgien-dentistes montrent l’intérêt qu’ils portent à leur exercice professionnel. Bien que la réflexion sur leur projet professionnel suscite l’intérêt dès l’entrée dans les études, elle se construit en l’absence de données essentielles, comme la démographie des professionnels de santé et les démarches à réaliser pour l’installation. Les étudiants en odontologie ne se sentent donc pas assez sensibilisés à ces problématiques. Si le remplacement s’impose aujourd’hui comme étant le mode d’exercice privilégié à la sortie de la faculté, le souhait d’un exercice libéral reste très présent. En effet, une majorité d’étudiants souhaite à terme créer un cabinet ou s’associer. L’exercice idéal selon les étudiants est caractérisé par des libertés d’installation, d’horaires et de thérapeutiques, à l’aide d’un plateau technique complet. Cet exercice est envisagé en équipe, dans un cabinet de groupe. Les étudiants en chirurgie dentaire s’engagent pour l’accès aux soins au travers de 10 propositions. Retrouvez-les avec l’ensemble des résultats détaillés de l’enquête dans le dossier de presse disponible sur le site internet de l’UNECD.