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L'actualité pour et par les étudiants en chirurgie dentaire

Les formations privées en Odontologie

Le parcours du combattant pour devenir dentiste

Le métier de chirurgien dentiste est, en France, une profession à accès réglementé. Comprenez par là que sa pratique est conditionnée par l’obtention d’un diplôme de chirurgien-dentiste et l’inscription à l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes (ONCD).
Ce diplôme est délivré en France dans les 15 facultés d’odontologie, l’accès à ces dernières reste très compliqué. Actuellement restreints par un numerus apertus, les étudiants désireux d’accéder à la deuxième année de chirurgie dentaire doivent endurer un parcours difficile. Que ce soit par une LAS (Licence à Accès Santé), le PASS (Parcours à Accès Santé Spécifique), ou l’ancienne PACES, la sélection est rude.
Par conséquent, nul doute que la désillusion est cruelle pour ces étudiants. Le travail à fournir est colossal et demande de nombreux sacrifices. Les études médicales font rêver, et la profession de chirurgien-dentiste constitue une véritable vocation pour de nombreux jeunes. 

L’échec est horrible. Et l’investissement effectué ne rend que plus amer ce constat. Les étudiants qui échouent sont dévastés. Aussi, après avoir sacrifié un an ou plus pour tenter d’accéder à son rêve, et tout autant de tentatives infructueuses, la tentation est grande de trouver un autre moyen d’accès.

 

La fuite du système français 

Il existe plusieurs moyens d’accès à la deuxième année des études de chirurgie dentaire en France, mais l’exercice du métier sur le territoire national n’est pas réservé aux diplômes délivrés dans l’Hexagone. En effet, la directive européenne 2005/36/CE relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles permet la reconnaissance automatique des diplômes entre pays membres de l’Union Européenne. Autrement dit, les chirurgiens dentistes diplômés au Portugal, en Allemagne, ou encore aux Pays-Bas…peuvent exercer en France et réciproquement, à condition de parler la langue officielle du pays d’accueil. Aussi, les étudiants déçus sont nombreux à fuir la France et à partir en Roumanie, en Belgique, ou en Espagne notamment, afin d’y obtenir un diplôme par la suite reconnu en France. 

Mais si ces diplômes sont bel et bien délivrés par des pays membres de l’UE et donc reconnus par la France, certains peuvent avoir des réticences, notamment la peur de ne pas parler la langue locale. Et c’est là que s’engouffrent certaines formations privées… 

 

Les formations privées en odontologie : historique

Le 12 Novembre 2012, un établissement privé ouvre ses portes à Toulon, sous le nom de l’Association Université Fernando Pessoa (UFP). Il est rattaché à une Université privée portugaise du même nom située à Porto. L’accès y est onéreux et promet de délivrer à ses étudiants un diplôme portugais de chirurgien dentiste en évitant le fameux concours de PACES.  Très vite, il suscite des réactions et est cible de critiques. Des actions judiciaires sont prises par les syndicats de la profession, l’UNECD ainsi que le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, à l’époque dirigée par la Ministre Geneviève Fioraso. En question : le flou concernant la formation délivrée, le contournement du numerus clausus et surtout le manque de garantie en termes de santé publique. 

La mobilisation de l’ensemble de la profession encourage la rédaction de la loi Fioraso. On citera notamment l’article 68 qui cible tout particulièrement l’UFP : “les formations de médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie nécessitent dès lors un agrément conjoint des ministères de l’enseignement supérieur et de la santé. De plus, une convention avec un établissement public de santé (un hôpital notamment) est nécessaire”. L’UFP est contrainte de perdre son nom “Université”, elle s’adapte et devient le CLESI, Centre Libre d’Enseignement Supérieur International. Enfin, l’établissement doit se conformer à la loi Fioraso ou fermer… Il perd également sa convention avec l’Université privé de Porto. Sans agrément des ministères, peut on en conclure qu’il a finalement fermé?
Oui, mais pas tout de suite… Le tribunal de grande instance de Toulon  proclame la fermeture du CLESI le 18 septembre 2014 pour violation de la loi Fioraso. Le CLESI fait appel. Le jugement définitif est rendu le 27 Septembre 2016 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, l’établissement doit cesser définitivement sa formation en odontologie. Est officiellement reproché le non respect de la loi Fioraso mais également :la prétention de dispenser en France des formations donnant lieu à la délivrance de diplômes portugais, alors que ces formations n’ont jamais été accréditées par les autorités portugaises

Entretemps, il a continué d’accueillir des étudiants… 

 

Un combat pour notre formation et donc pour la qualité des soins

Si nous pouvions penser que la profession et l’engagement étudiant en sortaient vainqueurs, il est important de se rendre compte que le combat ne faisait que commencer.  Mais d’abord remettons les choses dans leur contexte : il s’agit de contrôler l’accès à une profession réglementée dans un but de raison impérieuse d’intérêt généralnotamment en termes de santé publique. Enfin “les motifs d’ordre purement économique ou les motifs purement administratifs ne peuvent constituer des raisons impérieuses d’intérêt général”. Ce qui est cité ici, c’est la directive européenne légiférant l’accès aux professions réglementées.

 Ce qu’il faut y comprendre :
Il ne s’agit pas de préserver ses intérêts, mais bien de défendre la qualité de notre formation et donc la qualité des soins qui seront prodigués à nos patients. L’UNECD demande la création de nouvelles facultés d’odontologie, elle argumente pour plus de moyens dans nos études, elle milite pour un meilleur accès aux soins de qualité pour les patients. Enfin, elle a pu s’étonner que des formations privées opaques, onéreuses et dont des doutes ont été émis concernant la certitude d’obtention d’un diplôme. Des formations qui semblent destinées à attirer l’étudiant déçu ou en colère, qui a pu échouer, ou craint d’échouer face au cursus traditionnel. Des formations qui nous semblent dangereuses pour ces étudiants. 

 

Le cas récent de l’EDUSS 

Aujourd’hui en 2021, pourquoi parlons-nous encore de ce genre de formations privées ? Parce que l’organisme derrière le CLESI ne semble jamais vouloir s’arrêter. Des  perquisitions en 2017 ont permis de prouver que le CLESI a continué d’agir malgré la décision de la cour d’appel de l’illégalité de l’établissement

Après plusieurs années de procédures judiciaires française, nous déplorons la création d’un nouvel établissement à la frontière Franco-Belge, à Mouscron, non loin de Lille. Une formation privée, deux ans en Belgique, puis trois ans dans une institution maltaise (l’United Campus of Malta, UCM) avec laquelle l’EDUSS possède un partenariat. Problème, les études coûtent cher, plus de 10 000€/an, mais surtout : elles  ne délivrent aucun diplôme

En effet, les deux premières années d’études en Belgique ne sont pas reconnues par les autorités belges, et à Malte la situation est confuse. Les autorités maltaises reconnaissent la formation en odontologie, mais sans une délivrance de diplôme de chirurgien dentiste à leur issue… Une situation dont se seraient bien passés les étudiants… Il est vrai qu’il est facile de se tromper, et de penser que l’obtention d’un bachelor en sciences dentaires permettra l’équivalence avec un diplôme de chirurgie dentaire.  Le premier dont il est question à l’UCM, le second reconnu en Europe grâce au processus de Bologne (reconnaissance des titres et qualifications par les différents États membres de l’UE). Confusion dont sont victimes les étudiants de l’EDUSS, qui pensaient avoir intégré avec certitude la formation donnant accès à leur métier rêvé. 

Nouvelles précisions : depuis le 2 Aout, la Malta Further and Higher Education Authority (MFHEA) ; l’autorité compétente maltaise concernant les établissements d’éducation supérieure ; indique que l’UCM ne possède plus d’accréditation, il n’est plus considéré comme un établissement d’éducation supérieure et n’est plus autorisé à délivrer d’enseignement.

 

Le dénominateur commun : la direction 

L’attitude de son Directeur, Mr RAVAZ (professeur en droit public, ancien doyen de faculté de droit et ancien président d’Université de Toulon) qui continue de braver les décisions judiciaires, reste difficile à comprendre… 

 Néanmoins, nous espérons parvenir à lui faire comprendre la nécessité d’obtenir un agrément d’Etat pour assurer une formation médicale. Nul ne s’improvise chirurgien dentiste et encore moins enseignant en odontologie. Il n’est pas acceptable de maintenir des étudiants dans le doute sur l’obtention d’un diplôme de chirurgien dentiste, notamment sur une incompréhension de la réalité du bachelor de science dentaire de l’UCM. On ne peut pas impunément profiter de la détresse des étudiants… 

Pardon !  Si on peut !  Pour preuve, l’affaire continue et l’homme demeure non inquiété. Il aura suffi de multiplier certaines manœuvres que nous ne pouvons malheureusement pas qualifier d’illégales, mais au moins immorales. 

 

L’UNECD reste à l’écoute pour recueillir tout témoignage d’étudiants qui s’estimeraient victimes. Si vous souhaitez apporter votre expérience ou tout simplement en apprendre plus sur cette entreprise, n’hésitez pas à écrire à contact@unecd.com .

Sources : 

  • Site des syndicats professionnels de chirurgiens dentistes (par ordre alphabétique) : 
  • Journal le Monde :
    • L’université Fernando-Pessoa condamnée à fermer ses portes, article du 30/09/2014, Isabelle Rey-Lefebvre : https://www.lemonde.fr/education/article/2014/09/30/l-universite-fernando-pessoa-condamnee-a-fermer-ses-portes_4498161_1473685.html

 

    • « Je suis tombé des nues » : devenir dentiste en se formant en Belgique, une opération risquée, article du 04/05/21, Cédric Vallet : 
  • Archives de l’UNECD
  • Brochures de l’EDUSS
  • Malta Further and Higher Education Authorithy : https://mfhea.mt/resources/announcements/
  • Compte rendu Intégral de la session du 18/05/2021 de la  Commission de l’Enseignement supérieur, de l’Enseignement de promotion sociale, de la Recherche, des Hôpitaux universitaires, des Sports, de la Jeunesse, de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice et de la Promotion de Bruxelles du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, question du député Rodrigue DEMEUSE à la ministre francophone Valérie Glatigny, page 50
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